Comment fonctionne votre mémoire
Indispensable à la réflexion et à la projection dans le futur, la mémoire fournit en quelque sorte une base à votre identité. Il existe un grand nombre de réseaux neuronaux qui interviennent dans ses différents processus. Leur appréhension permet de mieux cerner son fonctionnement et ainsi comprendre certains troubles mnésiques.
Le cerveau enregistre, filtre et mémorise vos expériences et impressions que vous soyez endormi ou éveillé. Ce phénomène est à la base du fonctionnement de la mémoire qui repose sur un réseau de cellules nerveuses. Celles-ci se déploient dans le cerveau et constituent une base de données. Le niveau dans lequel une information est enregistrée agit sur sa durée de stockage. Les données jugées suffisamment utiles par le cerveau sont celles qui sont longtemps conservées.
La mémoire est la fonction qui vous permet d'encoder des informations (émotions, souvenirs, expériences, connaissances…) et de les retrouver ultérieurement. Cette faculté vous sert dans la vie quotidienne. Sans elle, vous ne pouvez pas retenir une information, ce qui rend l'apprentissage impossible. Il vous sera surtout difficile d'utiliser vos expériences et vos souvenirs pour vous améliorer et mieux interagir dans la société.
Comprendre son fonctionnement est un moyen idéal pour améliorer vos capacités d'apprentissage et de mémorisation.
Les différents types de mémoire existants
Les informations sont stockées à différents niveaux du cerveau. Chacun d'entre eux est relié à un système interconnecté précis dont l'ensemble constitue la mémoire. C'est la raison pour laquelle on dit qu'il en existe plusieurs types.
La mémoire à court terme
Cette mémoire est celle du présent. Elle vous permet d'enregistrer des informations pendant quelques minutes après leur entrée dans le cerveau. Encore appelée mémoire de travail, la mémoire à court terme est dite immédiate. Elle fonctionne comme un espace actif favorable pour le traitement des informations enregistrées ponctuellement. Ce type de mémoire est sollicité en permanence. C'est lui qui vous permet par exemple de retenir le début d'une phrase ou d'un numéro de téléphone et de le noter plus tard.
La mémoire à court terme retient les informations entendues grâce à une boucle phonologique et utilise un calepin visuospatial pour conserver les images mentales. On estime qu'une personne est capable de mémoriser simultanément 7 éléments distincts à court terme. Ce nombre peut être augmenté en fonction du type d'information et de la manière dont elle se présente. Une série de mots courts ou proches sémantiquement par exemple sera plus facile à mémoriser.
La mémoire à long terme
Elle permet de stocker les informations sur une longue durée. Cette mémoire est considérée comme « les archives » du cerveau. Selon la nature de l'information à mémoriser, elle se décompose en différents systèmes interconnectés. On distingue généralement la mémoire explicite (déclarative) et celle implicite (non déclarative).
La mémoire explicite
On parle de ce type de mémoire lorsque vous vous rappelez consciemment des informations stockées et que vous pouvez les exprimer par le langage. Il est composé de la mémoire sémantique et celle épisodique. La première concerne les savoirs théoriques. Elle vous permet d'acquérir des connaissances habituellement en rapport avec le monde et vous.
La mémoire épisodique se rapporte quant à elle aux souvenirs (évènements vécus). Grâce à elle, vous pouvez vous remémorer votre dernière rentrée de classe, le mariage d'un ami ou tout autre type d'événement ainsi que les émotions ressenties. Cette mémoire est souvent sollicitée pour mieux se projeter dans le futur.
La mémoire implicite
Elle concerne les informations emmagasinées dans l'inconscient qui peuvent être mises en pratique sans aucun effort mental. Parmi ses composants, on distingue la mémoire procédurale et perceptive. La mémoire procédurale enregistre et met à votre disposition les compétences motrices et les automatismes indispensables dans la vie quotidienne. On peut citer à titre d'exemple :
- faire du vélo,
- prendre une douche,
- s'habiller,
- marcher, etc.
Les conditionnements émotionnels et les réflexes instinctifs permettent également d'enregistrer des informations précises. On parle alors de mémoire perceptive. De la perception des sens, aux souvenirs des visages, des lieux ou des voix, elle offre à l'être humain une capacité d'économie cognitive. Pour conserver une bonne mémoire, l'idéal est de rester ouvert au monde et d'entretenir votre curiosité. Vous pouvez vous entraîner à apprendre par cœur des informations qui vous semblent utiles. Il existe aussi de nombreux jeux pour stimuler vos neurones et améliorer votre mémoire. Les mots croisés, le Sudoku, les échecs ou encore le Scrabble en sont des exemples.
Le fonctionnement du cerveau et de la mémoire
Le processus de mémorisation se déroule en trois étapes, à savoir :
- l'encodage,
- le stockage,
- la récupération ou le rappel.
L'information est enregistrée et transformée en trace mnésique lors de l'encodage. Elle sera rangée et consolidée durablement durant l'étape de stockage. La récupération correspond à la restitution des connaissances au besoin et en fonction des situations. De nombreuses parties du cerveau interviennent lors du processus de mémorisation. Il s'agit concrètement des lobes, de l'hippocampe et des neurones. Chaque hémisphère du cerveau est impliqué dans une forme de mémoire précise. L'hippocampe favorise le stockage des connaissances explicites.
Lorsqu'une information est transmise vers un neurone, un réseau de systèmes associé à ce souvenir se forme automatiquement pour une restitution prochaine. La façon dont vous activez les connexions neuronales de votre cerveau a un impact sur votre mémoire. Les émotions et le sommeil sont étroitement liés. Bien dormir vous permet de mieux consolider vos souvenirs.
Les facteurs qui influencent la mémoire
Le vieillissement naturel des fonctions cognitives fait partie des éléments qui altèrent la mémoire. Les déficits mnésiques sont de plus en plus fréquents avec l'âge. Selon la Société Alzheimer, près de 40 % d'entre nous sont susceptibles d'avoir une perte de mémoire après 65 ans. L'activité physique permet d'oxygéner et de stimuler le cerveau. Elle éveille l'attention, la vigilance et la concentration. Plus vous pratiquez, plus votre mémoire va s'améliorer.
L'alimentation joue également un rôle clé dans la capacité du cerveau à enregistrer des données. Une étude réalisée en 2007 a montré que l'apport en vitamines B9 améliore la mémoire, la vitesse de transmission de l'information et la sensori-motricité. Les troubles neurocognitifs peuvent par ailleurs fragiliser votre mémoire.
La maladie d'Alzheimer par exemple agit sur les connaissances explicites des personnes atteintes. Elle peut causer des lésions du cortex cérébral, ce qui rend difficiles, voire impossibles, le maintien en mémoire et la restitution des informations.