Liens entre perte de mémoire et changement de comportement

Perte memoirePerte memoire

Les personnes souffrant de perte de mémoire connaissent une dégradation significative de leur autonomie et de leur qualité de vie. Ce problème de santé mentale entraîne un changement important de la personnalité et du comportement qui empêche la création et le maintien de rapports sociaux normaux. Comment catégoriser les cas de perte de mémoire et prévenir efficacement les problèmes mnémoniques, ainsi que les changements de comportement associés ? Quels sont les effets de la perte de mémoire sur les fonctions exécutives et le comportement ? Sport Cérébral apporte quelques réponses à ces questionnements.

Les types de perte de mémoire

En fonction de la cause, on distingue plusieurs types de troubles mnémoniques : la perte de mémoire à court et long terme, l'amnésie rétrograde et antérograde et la démence.

La perte de la mémoire à court terme

La personne n'arrive plus à se rappeler les informations enregistrées dans le cerveau il y a une seconde ou au plus quelques minutes. Il s'agit d'un grand handicap si vous devez effectuer des tâches continues à longue durée. Ce trouble mnémonique peut par exemple vous empêcher de prendre des notes lors d'un cours ou de continuer une phrase si vous avez été interrompu pendant quelques secondes par un autre interlocuteur.

La perte de mémoire à long terme

La personne a du mal ou n'arrive pas du tout à se rappeler clairement les informations enregistrées par le cerveau depuis la naissance. On retrouve la perte de :

  • la mémoire sémantique, qui concerne tous les savoirs théoriques sur le monde et les informations générales sur le sujet en question,
  • la mémoire épisodique, qui retrace chronologiquement dans l'esprit les événements vécus depuis la petite enfance,
  • la mémoire procédurale, qui stocke les informations sur les savoir-faire acquis pour permettre de développer des automatismes utiles dans la vie de tous les jours.

L'individu peut par ailleurs perdre la mémoire émotive qui lie certaines émotions fortes à des souvenirs marquants de son existence.

L'amnésie rétrograde

Elle désigne la perte des souvenirs anciens liés à la mémoire épisodique et à la mémoire sémantique acquis avant l'apparition du problème médical. Elle survient généralement après une lésion de l'hippocampe. La personne peut avoir du mal à enregistrer de nouveaux souvenirs.

L'amnésie antérograde

La personne conserve tous les souvenirs acquis avant l'amnésie. Après l'apparition du trouble de la mémoire, l'individu oublie progressivement toutes les nouvelles informations apprises. Ce problème peut sévèrement affecter le sens de l'orientation et les activités de lecture.

Démence et troubles cognitifs liés à la perte de mémoire

Comme la maladie d'Alzheimer, la démence est une cause phare de perte de mémoire et des changements de comportement chez les personnes âgées. Les personnes atteintes de démence présentent également couramment les signes suivants : troubles cognitifs importants, changements d'humeur, perte de notion du temps, etc. Les symptômes de cette maladie s'aggravent au fil des années.

Les facteurs contribuant à la perte de mémoire et aux changements de comportement

Les troubles du comportement associés aux problèmes mnémoniques sont nombreux et dépendent du facteur sous-jacent identifié cliniquement. Parmi eux, on retrouve notamment :

  • l'errance et l'égarement,
  • la modification importante de la personnalité et des centres d'intérêt,
  • la répétition fréquente de mots dénués de sens,
  • l'augmentation de l'irritabilité, de l'agitation, de l'anxiété, de l'agressivité, de
  • l'apathie, des sautes d'humeur ou de la tristesse en raison de la perte de mémoire,
  • la déambulation,
  • la boulimie,
  • l'impudeur.

Les troubles de mémoire permanents, transitoires, partiels ou totaux ont une multitude de causes.

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Facteurs génétiques et héréditaires

Les troubles mnémoniques et les changements de comportement associés sont très rarement le résultat de l'expression d'un gène. Pour le diagnostic, lorsque toutes les causes courantes sont écartées, le médecin peut mener une enquête généalogique. Dans ce cas, c'est un parent direct qui transmet un ou plusieurs gènes défectueux à son enfant, ce qui augmente les chances de celui-ci de développer des troubles de mémoire à un âge précoce (comme dans le cas de la maladie d'Alzheimer).

Conditions médicales sous-jacentes

Dans la plupart des cas, c'est une maladie qui est la base de la perte de mémoire, des problèmes cognitifs et des changements du comportement. L'une des principales causes des troubles mnémoniques est la maladie d'Alzheimer qui détruit progressivement les neurones et les connexions neuronales du patient. Cette pathologie incurable et chronique crée un état confusionnel mental quasi permanent et des difficultés de réflexion et de compréhension. Les autres principaux symptômes de la maladie d'Alzheimer sont les hallucinations, les élucubrations et la difficulté à mouvoir les membres inférieurs ou supérieurs.

Une perte partielle ou totale de mémoire peut être due à un traumatisme crânien suite à une agression ou à un accident. Le patient présente des troubles importants du comportement et une perturbation de ses fonctions cognitives. Parmi les autres causes majeures des problèmes mnémoniques, on peut retrouver la démence, la maladie de Parkinson, les accidents vasculaires cérébraux, les infections cérébrales, les crises d'épilepsie ou les tumeurs au cerveau.

Mode de vie et facteurs de l'environnement

Le diagnostic peut porter sur des lésions cérébrales liées à une carence nutritionnelle forte (un manque en vitamine B1 au niveau du cerveau peut engendrer le syndrome de Korsakoff chez des patients alcooliques de plus de 50 ans, par exemple). 

Les lésions au niveau de l'hippocampe peuvent également être dues à la prise de certains anxiolytiques ou drogues. Un stress important ou une forte dépression peuvent quant à eux affecter négativement l'établissement normal des connexions neuronales et occasionner des pertes de mémoire antérograde légères et passagères.

Impact des troubles émotionnels et psychologiques sur la mémoire et le comportement

Les amnésies traumatiques désignent les cas de perte de mémoire liés à un psychotraumatisme qui engendre un choc émotionnel important. Il s'agit d'une manière du système cérébral de protéger l'individu quand celui-ci a été victime ou témoin d'une scène violente comme une agression sexuelle/physique ou un accident de circulation. Suite au traumatisme, la personnalité et le comportement de la personne peuvent connaître de grands changements.

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Stratégies pour prévenir la perte de mémoire et favoriser des comportements sains

Les exercices de stimulation cognitive et mentale sont un excellent moyen d'optimiser le fonctionnement des connexions neuronales. Choisissez les jeux (sudoku, mots mêlés, mots codés, mots casés, mots croisés, mots fléchés, jeux de logique, etc.) de notre site Sport Cérébral pour stimuler les zones du cerveau impliquées dans les fonctions mnémoniques. 

Pour diminuer le risque d'apparition des troubles de la mémoire, il faut par ailleurs adopter une alimentation équilibrée riche en antioxydants et bonnes graisses. En éliminant les radicaux libres, les antioxydants protègent les neurones et autres cellules de l'hippocampe. La consommation de compléments alimentaires à base de flavonoïdes, caroténoïdes, vitamines B9 ou B1, fer ou acides gras oméga-3 peut être très utile (après avis médical). Une activité physique régulière participe quant à elle à la création de nouveaux neurones et à l'entretien des fonctions cognitives et mnémoniques. Le sport permet d'améliorer la circulation sanguine pour un approvisionnement optimal du cerveau en nutriments essentiels.

Le stress anormal n'est pas bénéfique au système nerveux et cérébral. La pratique régulière d'activités permettant de mieux gérer le stress et les émotions (yoga, méditation, respiration profonde, visualisation positive, lecture, voyage de plaisir, sommeil, musique, etc.) est ainsi fortement conseillée. Il faut idéalement consulter au moins 1 fois par an un médecin pour un examen mental spécialisé. Il est ainsi possible de détecter au plus tôt les premiers symptômes du trouble de mémoire.

L'importance de la prise en charge précoce et des traitements adaptés

Seuls des médecins spécialistes des troubles neurologiques peuvent confirmer le problème de santé mentale et identifier les causes sous-jacentes de la perte de mémoire. Souvent, quand le trouble et sa cause sont identifiés très tôt, il est possible d'appliquer les soins adéquats à temps pour éviter que la condition médicale empire. Le spécialiste prescrit les médicaments adaptés et évalue les possibilités d'une opération chirurgicale pour un traitement optimal.

Le patient a besoin d'une aide personnalisée pour réaliser les activités quotidiennes. Une surveillance médicale régulière de l'évolution de la mémoire et du comportement permet d'améliorer sa qualité de vie. Les membres de la famille apprennent également les meilleurs gestes à adopter au quotidien pour faire face aux changements de comportement de leur proche amnésique. Les personnes âgées atteintes de démence ou de la maladie d'Alzheimer peuvent ainsi être internées dans un EHPAD spécialisé.

 


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